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le loup garous

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Les Loups-Garous (Lycanthropie)

La Lycanthropie écrit Littré, est une "espèce de maladie mentale dans laquelle le malade s'imagine être changé en loup". Par extension, elle est la maladie de tous ceux qui se croient métamorphosés en quelque autre animal; en chien, par exemple (cynanthropie) ou en boeuf (bousanthropie).

Comment on devenait loup-garou

C'est un portrait peu flatteur que les démonologues nous ont laissé des loups-garous: le portrait même dont Cranach a tiré son "Werewolf", affamé de chairs enfantines, terreur des campagnes, objet d'une répulsion universelle. Jean Wier, qui les connaissait bien, déclare que les malades atteints de folie louvière sont pâles, ont les yeux enfoncés et la langue fort sèche. De Lancre qui interrogea plus d'un sorcier au cours d'une vaste enquête menée dans le Pays de Labourd, au début du XVIIe siècle, a eu, lui aussi, la bonne fortune de mettre la main sur un garou, berger de son métier.

Il se nommait Jean Grenier: "C'était un jeune garçon. âgé d'environ vingt à vingt et un ans, de médiocre taille, plutôt petit pour son âge que grand; les yeux hagards, enfoncés et noirs, n'osant quasi regarder le monde au visage. Il était aucunement hébété et fort peu spirituel ayant toujours gardé du bétail. Il avait les dents fort longues, claires, larges plus que le commun, et aucunement en dehors, les ongles aussi longs, certains noirs depuis la racine jusqu'au bout, et on eût dit qu'ils étaient à demi usés et plus enfoncés que les autres. Ce qui montre clairement qu'il a fait le métier de loup-garou, et comme il usait de ses mains, et pour courir et pour prendre les enfants et les chiens à la gorge, il avait une merveilleuse aptitude à aller à quatre pattes... Il me confessa aussi qu'il avait inclinaison à manger de la chair de petits enfants parmi lesquels les petites filles lui étaient en délices, parce qu'elles sont plus tendres".

Dans son recueil d'Histoires admirable Simon Goulard insiste également sur l'étonnante mobilité du loup-garou; sur la vitesse de ses déplacements qui tient du prestige diabolique: "Il va aussi vite que le loup, ce qui ne doit être trouvé incroyable, car ce sont les efforts du mauvais démon qui les façonnent à la guise des loups. En marchant, ils laissent sur la terre la trace des loups. Ils ont les yeux affreux et étincelants comme les loups, font les ravages et cruautés des loups, étranglent les chiens, coupent la gorge avec les dents aux jeunes enfants, prennent goût à la chair humaine comme les loups, ont l'adresse et résolution à la face des hommes d'exécuter de tels actes. Et quand ils courent ensemble, ils sont accoutumés de départir de leur chasse les uns aux autres. S'ils sont seuls, ils hurlent pour appeler les autres".

Le récit de Goulard est très intéressant : il confirme le caractère grégaire des loups-garous, qui se déplaçaient par bandes, à la manière des fauves. Ils étaient devenus si nombreux à Constantinople, en 1542, et ils faisaient un tel ravage, " que le grand Seigneur accompagné de sa garde sortit en armes pour les exterminer ; il en rangea cent cinquante auprès des murailles, mais, qui passèrent par-dessus, et disparurent en un instant à la vue de tout le Peuple ". (Jacques d'Autun).

Les accusations individuelles sont assez rares car les loups-garous possédaient presque toujours des complices prêts à les aider dans l'accomplissement de leurs crimes, le partage ou l'accommodage des dépouilles de leurs sanglantes exploits. Après avoir déshabillé leurs victimes, " preuve qu'ils ne sont pas loups, mais croient l'être ", comme dit Boguet, ils se servaient de couteaux et de glaives ou faisaient rebondir les corps sur des rocs pointus. Jamais ils ne touchaient à la tête, ni au côté droit de leurs victimes, car la tête reçoit le saint Chrême et le signe de croix se fait de la main droite… Voilà bien ce qui, aux yeux des contemporains, renforçait le caractère satanique de leurs pratiques sur lequel venait parfois se greffer le plaisir bizarre de manger de la viande le vendredi. Bravant les lois et les interdits, certains êtres d'exception savaient cependant mettre à profit la sainte terreur que la lycanthropie causait dans les campagnes.

Pour épouvanter leurs peuples indociles, les souverains Baram et Bayan, de Bulgarie, se transformaient en loups ou prenaient telle figure qui leur plaisait. Beaucoup plus tard, aux environs du château de lusignan, dans le Cher, le Nivernais et le Bourbonnais, des bergers-sorciers, jouant les " meneurs de loups " se faisaient suivre la nuit par des meutes de chiens ; ils avaient au préalable enduit leurs chaussures avec une drogue possédant les caractères odorants de l'urine des chiennes. Ce qui n'empêche pas Rollinat de chanter le prestigieux pouvoir du chef maudit de la sinistre bande :

Le chat-huant jetait sa plainte miaulée,
Et de mauvais soupirs passaient en gémissant,
Quand, roide comme un mort devant son mausolée,
Il s'en vint près d'un roc hideux et grimaçant,
Tous accroupis en rond sur la brande flétrie,
Les fauves regardaient d'un air de songerie
Courir les reflets blancs d'une lune d'étain ;
Et debout, surgissant au milieu d'eux, le teint
Livide, l'œil brûlé d'un flamboiement inerte,
Spectre encapuchonné comme un bénédictin,
Le grand meneur de loups sifflait dans la nuit verte.

Mieux que quiconque, les habitants des forêts étaient aptes à subir la suggestion diabolique : dans le frémissement des feuilles, le murmure des branches, ils croyaient entendre des plaintes ou des voix mystérieuses. Leurs extases, leurs visions, leurs hallucinations, dues aux égarements de l'esprit ou à quelque initiation secrète, les mettaient à même d'entrevoir des formes animales. La zoopsie des hystériques s'exerçait parmi ces animistes qui, sous les ramures enchantées, avaient pris la succession des fidèles des cultes chthoniens et dionysiaques. Etait-ce de manière parfaitement naturelle qu'ils passaient de l'espèce humaine à l'espèce lupine, et vice versa ? Certains animaux qualifiés d'imparfaits : le serpent d'eau et le bec-figue réalisaient, dit-on, cette métamorphose. Les corps putréfiés se changeaient en mouches, frelons, scorpions, vers à soie et basilics. Enfouis dans le fumier, les cheveux des femmes su muaient en reptiles ; la " substance humide " des pierres produisait des crapauds et les ais pourris d'un navire engendraient des canards et d'autres oiseaux. Telles étaient les opinions communément professées au temps des loups-garous. Les démonologues les partageaient mais les trouvaient simplistes et irrationnelles, car l'action satanique n'apparaissait pas clairement. Ces causes physiques qui impliquaient l'existence d'une génération spontanée ou des prédispositions héréditaires laissaient le Diable de côté ; ce Diable dont l'influence leur paraissait évidente eu égard à l'honneur des crimes commis par les lycanthropes. Ils cherchèrent donc d'autres explications, que nous pensons devoir ranger dans les deux catégories suivantes : transformation involontaire (incubat-succubat et possession) et transformation volontaire ( bestialité et pacte satanique).



xlove59-boy@hotmail.fr


16/02/2008
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